Dysturb s’affiche dans les rues de Tours

 

Après New York, Paris, Perpignan ou encore Sarajevo, le collectif #Dysturb sera à Tours pendant les Assises. Objectif : interpeller le public sur l’actualité internationale grâce au photojournalisme. Rencontre avec Benjamin Girette, photojournaliste, membre du collectif Dysturb.

Pouvez-vous nous raconter comment est né le collectif Dysturb ? 

Le collectif est né en mars 2014 à l’initiative de Pierre Terdjman qui rentrait de reportage de Centrafrique et qui, lassé de voir le peu de visibilité que les médias traditionnels lui offraient, a décidé de coller ses photos lui-même sur les murs des villes. La volonté est de donner à voir, de transmettre, de relayer des informations de l’étranger grâce au photojournalisme. Je l’ai rejoint pour lancer le collectif à Paris, en France et très rapidement dans le monde entier. Les missions de #Dysturb s’imposent, il faut promouvoir notre métier et éduquer le plus grand nombre au fonctionnement de la presse.

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Afficher sur les murs des photographies que l’on a l’habitude de voir dans la presse, c’est sensibiliser un plus large public ?

Tout le monde n’achète pas la presse, en revanche tout le monde passe dans la rue… Dès les premiers collages nous nous sommes rendus compte que les passants réagissent positivement, nous interpellent et les discussions sont toujours très intéressantes. Certains sont curieux et posent des questions sur l’information dans l’image, d’autres sur le mouvement #Dysturb, sur notre façon d’investir la rue avec notre colle à l’eau.

Très régulièrement, les municipalités nous interpellent pour que l’on revienne dans leur commune de la même façon que les citoyens nous demandent quand aura lieu le prochain collage. Dernièrement, à Montréal, un propriétaire nous a interpellé sur les réseaux sociaux pour que l’on vienne coller une affiche sur la façade de sa maison.

 

Investir la rue, est-ce une façon de trouver une réponse alternative à la publication dans la presse qui est en crise ?

Comme beaucoup d’autres domaines, la presse est en crise et connait des hauts et des bas. Elle doit régulièrement se remettre en question. La presse doit trouver un nouveau modèle économique avec la montée en puissance d’Internet et des réseaux sociaux. Soit.

Du point de vue des photojournalistes, cela fait des années qu’il est très difficile de vivre en faisant uniquement de la photo de presse et des années que nous sommes bien obligés de trouver des solutions. Mais il n y a pas de solution miracle pour résoudre tous les problèmes du secteur. On ne reste pas inactif pour autant, on essaye de faire ce qu’il est possible de faire à notre niveau. Promotion, éducation…

 

A ce propos, #Dysturb va aussi dans les écoles à la rencontre des élèves.

Cet axe est essentiel pour #Dysturb. Nous souhaitons fournir aux établisssments scolaires la possibilité de recevoir nos images régulièrement. Nous sommes en train de travailler sur une plateforme qui aura pour objectif d’assurer la logistique avec les établissement scolaires.

Depuis deux ans, nous avons eu la chance d’aller à la rencontre de milliers d’élèves pour parler du fonctionnement de la presse et du photojournalisme. Notre métier permet d’aborder un nombre considérable de sujets de société. l’image est le médium des années à venir. Les jeunes reçoivent et partagent des images en permanence avec leurs écrans mais, dans le même temps, sont incapables de les lire correctement.

 

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