Prix des Assises, Arcom, Charlie Hebdo, syndicats, médias indépendants… On vous résume cette journée aux Assises.
« Toute la presse indépendante peut être détruite en deux ans. Il suffit de regarder les amendements du RN qui veulent augmenter le taux de TVA. » Pour le premier débat de la journée, François Bonnet, président de Fonds pour une presse libre (FPL), a pesé ses mots. Il était question du financement des médias indépendants : un modèle économique en perpétuelle évolution. Justement, pour faciliter l’accès au financement des médias indépendants, Coop-médias vient de se lancer en octobre 2024. « Le but est de leur faciliter l’accès au financement », a indiqué Lucie Anizon, la coporteuse du projet.

Féminicides : du fait divers au fait politique
Dans la matinée, universitaires et journalistes ont échangé sur l’évolution du traitement médiatique des féminicides, passé peu à peu du fait divers au fait politique. Pour autant, « en ce qui concerne l’emploi du terme féminicide, il y a une évolution de la qualification des faits, mais pas de révolution des pratiques journalistiques », a constaté Giuseppina Sapio, maîtresse de conférences à l’Université Paris 8. « En Espagne, les médias parlent de crime machiste ou de genre. Le terme féminicide n’est pas très utilisé », a admis de son côté Terezinha Silva, professeure de journalisme à l’Université de Santa Catarina (Brésil).
Accord social et syndicats
Pendant ce temps, des syndicats et journalistes ont planché sur la création d’une charte déontologique pour un traitement journalistique des questions de migration. L’objectif était d’élaborer une charte qui puisse proposer un traitement humain de ces sujets qui polarisent.

Aux alentours de 15 heures, le syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) et les organisations syndicales représentatives des journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT) ont signé un premier accord social, depuis les Assises du Journalisme de Tours. Il est question d’une grille de qualifications et de valorisation des barèmes minima garantis des journalistes professionnels de la presse indépendante d’information employés par les éditeurs membres du Spiil. Un prix du feuillet à 57 euros minimum a été acté pour 2027.
Toujours Charlie
L’après-midi, les Assises se tenaient dans l’auditorium Ronsard. Après la présentation du baromètre Les Assises / Viavoice paru lundi, c’était au tour du sociologue des médias, Jean-Marie Charon, de présenter son baromètre social. L’occasion de faire un tour d’horizon de l’état des embauches et licenciements dans la presse, et plus particulièrement au sein des médias en ligne indépendants. Dans ce secteur, « deux journalistes sur trois ont des statuts de journalistes précaires », a rappelé le sociologue, qui a laissé place sur scène à Riss, rédacteur en chef de Charlie Hebdo.

Dix ans après le drame qui a décimé une partie de la rédaction du journal satirique, Riss est revenu sur cette décennie étrange. « En janvier 2015, il a fallu se battre sur deux fronts, a-t-il confié, dans un échange touchant avec le public. Il fallait reconstruire le journal tout en se préparant à la transition numérique. » Interrogé par une étudiante qui exprimait avoir été heurtée par certains dessins relatifs aux viols de Mazan, le caricaturiste a convenu qu’il faut « établir une relation dédramatisée avec la satire et faire en sorte que le dessin ne fasse pas peur ».
Arcom et prix des Assises
Avant la tant attendue cérémonie de remise des prix des Assises, le nouveau président de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), Martin Ajdari, nous a fait l’honneur de sa présence pour expliquer au public les missions qui sont les siennes, alors que l’institution est au cœur des débats depuis son non-renouvellement de fréquences de chaînes sur le TNT.
En préambule de la remise des Prix, les Assises ont rendu à Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières (RSF), qui nous a tragiquement quitté le 8 juin 2024. Nos partenaires (groupe SNCF, la ville de Tours, Tours Métropole Val-de-Loire, CFC et l’EPJT) ont remis, des mains de la présidente du jury, Céline Pigalle (Radio France), les cinq prix à nos lauréates et lauréats. Au nom de l’association Journalisme & Citoyenneté, nous les félicitons chaleureusement ! Retrouvez le palmarès des Prix des Assises 2025.
Les photos de la journée :

















































































