La 16ème édition des Assises du Journalisme de Tours a mis la lumière sur le sujet des migration et la couverture médiatique européenne d’une phénomène si complexe. Quatre journalistes spécialisés ont partagé le plateau des Assises pour sensibiliser le public sur ce sujet qui divisent : Mariama Thiam, journaliste travaillant dans plusieurs médias africains et notamment pour Africa Check (Sénégal), Sarah frères, journaliste à Imagine Demain le Monde (Belgique), Eleonora Camilli, Journaliste à Redattore Sociale (Italie) et Ali Mahfouth, journaliste libyen exilé en France.
Animé par Amara Makhoul, journaliste de France 24 et rédactrice en Chef du site InfoMigrants, un site d’information pour lutter contre la désinformation dont sont victimes les migrants, ce panel a été organisé dans le cadre de deux projets co-financés par l’Union Européenne : le premier, Sahafa Med est un projet de soutien aux journalistes de la rive Sud de la méditerranée, mis en place par l’association Journalisme & Citoyenneté, et le deuxième est « Nouvelle perspective », un projet d’information et de communication au Sénégal réalisé par l’association Italienne COSPE (Coopération pour le développement des pays émergents).
Cette table ronde a tenté de répondre aux questions suivantes : Comment les médias couvrent le sujet des migrations, quelles notions utilisent les journalistes et quels liens créent-ils avec les exilés? Pour Mariama Thiam, les médias utilisent de termes comme migration « clandestine », « migrant » ou « expatrié » pour des raisons politiques ou géopolitiques. Les panelistes ont mis en avant les terminologies juridiques et les termes utilisés dans les médias européens qui renvoient souvent une image négative des migrations. Ali Mahfouth a évoqué les difficultés et les peurs des migrants par rapport aux médias et aux journalistes sachant que 48% des migrants dans la région ont subi des traumatismes. Il a insisté sur le fait qu’il n’est pas toujours facile pour les journalistes de parler avec ces personnes exilées notamment après ce qu’elles ont vu et ont vécu dans leurs pays et pendant leurs voyage vers l’Europe.
Sarah Frères a abondé dans le même sens : le recueil de témoignages est parfois difficile ; Pour elle, les journalistes doivent créer un lien de confiance avec les personnes exilées en leur laissant la liberté de répondre aux questions lors de l’interview et en leur partageant les reportages et interviews lorsqu’ils sont publiés ou diffusés.