Pour que vive la photo de presse ! Rencontre avec Francis Kohn

 « Découvrir et raconter aux autres », le credo de Francis Kohn

Après avoir fait ses armes journalistiques aux quatre coins du monde, Francis Kohn est rentré en France en 2012 pour occuper le poste de directeur de la photographie à l’AFP en France et à l’International.

 

Les intervenants de la table ronde
Francis Kohn travaille pour l’AFP depuis 1979. (Photo Obsweb)

 

Quel est votre parcours ?

« J’ai commencé par des études littéraires, notamment parce que j’aime beaucoup la littérature et le cinéma. Ensuite, j’ai décidé de partir aux Etats-Unis pour faire des études de journalisme car je suis enthousiasmé par l’université américaine. Dès que j’ai fini ma scolarité, j’ai directement voulu travailler pour l’AFP. Je suis donc allé à Paris pour essayer d’y entrer, mais ce n’était pas forcément évident. J’ai donc débuté aux relations presse de l’Unesco, mais cela ne me plaisait pas du tout. Je voulais réellement faire partie de l’AFP, puisque cela me permettait faire carrière à l’étranger comme je le désirais. »

Pourquoi avoir choisi de travailler à l’étranger ?

« Le journalisme c’est découvrir des choses nouvelles et les raconter aux autres. Cette profondeur m’a été offerte par l’AFP car j’ai pu rester longtemps dans un pays étranger. Par exemple, je suis allé à New-York puis je suis retourné au siège car un poste qui me permettait d’écrire pour l’étranger s’est créé. En 1982, je suis parti pour l’Amérique centrale. Je n’étais pas hispanophone donc c’était une grande nouveauté, mais j’ai pu découvrir une autre facette du travail de journaliste et cela m’a beaucoup plu. J’étais basé au Costa Rica et je voyageais souvent. »

Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir en France ensuite ?

« Quand on couvre à l’étranger pour l’AFP, on est limité à 4 ou 5 ans. En 2000, je suis retourné aux Etats-Unis en tant que rédacteur en chef pour Amérique du Nord. J’y suis resté 6 ans, durant une époque passionnante : l’élection controversée de Bush, les attentats du 11 Septembre 2001 ou encore la guerre en Afghanistan. C’était donc une période très riche et très dense. Aujourd’hui, je suis directeur de la photographie à l’AFP en France et je suis heureux de la place que j’occupe. Je n’ai pas forcément envie de repartir tout de suite. Je suis parisien d’origine, donc je m’y plais. De plus, ma vie personnelle entre tout de même en compte. »

Puisque vous êtes un homme d’écrit, pourquoi travailler aujourd’hui dans le milieu de la photographie ?

« J’ai toujours aimé l’image. Je prenais moi-même des photographies quand j’étais journaliste à Stockholm. Ce qui m’intéresse également, c’est la nouveauté et la curiosité. Je pense que la photographie incarne tout à fait cela. »

Votre carrière a-t-elle posé problème pour votre vie privée ?

« Non, j’ai eu de la chance. Ma femme m’accompagnait à l’étranger, même si elle n’était pas toujours d’accord au départ. En revanche, je rencontrais beaucoup de gens à l’étranger et je regrettais parfois de devoir les quitter. »

Vous sentez-vous épanoui aujourd’hui vis-à-vis de votre profession ?

« Complètement. J’ai une chance formidable. J’ai démarré avec un stage au Monde et un CDD à l’AFP. C’est là que j’ai su que l’AFP était fait pour moi. Ce qui me plaît dans mon métier, c’est qu’aujourd’hui encore, je fais plein de découvertes. »

Adeline Divoux

Le fil de Tours

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Pour participer, rien de plus simple. Choisissez dans la liste sur la page suivante les 10 personnalités qui méritent à vos yeux de rentrer en priorité dans ce Panthéon laïc et numérique.

Objectif : Identifier celles et ceux qui nous rassemblent. Contribuer à les faire mieux connaitre, avec la conviction que dans cette période de doute sur sa légitimité, notre métier a plus que jamais besoin de se raccorder à son histoire.

Nous partagerons les premiers résultats de cette consultation lors de la seizième édition des Assises du journalisme à Tours le 30 mars 2023.

Nous lancerons ensuite la démarche au niveau européen en proposant aux journalistes des 26 autres pays de l’UE de s’associer à l’initiative avec l’ambition de présenter le Panthéon des Journalistes Européen lors de la deuxième édition des Assises de Bruxelles à l’automne 2024.

En fonction de la dynamique créée, un groupe de travail proposera les évènements, les colloques, les publications qui permettront de valoriser au mieux l’histoire et l’œuvre des journalistes Panthéonisés.

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