Le principal objectif de l’atelier consistait en l’identification des modalités pour défendre, soutenir et mettre en œuvre les recommandations du Manifeste de la FEJ. Le dialogue entre acteurs, aux divers rôles et pouvoirs, a été fondamental pour déterminer quelles propositions peuvent être portées et par qui.
Par exemple : si et comment les recommandations du Conseil de l’Europe et de l’OSCE peuvent être mises en œuvre par les autorités nationales et par l’Union européenne de manière contraignante ; quel rôle peuvent jouer les organisations professionnelles (syndicats de journalistes, fédérations d’éditeurs, etc) et les organisations de la société civile, dans la création d’un écosystème européen de médias, libre et pluraliste ?
Réécoutez les discussions qui ont animé l’atelier :
Animé par Marc Gruber, journaliste spécialisé Europe, Club de la presse de Strasbourg.
Avec Onur Andreotti, Conseil de l’Europe, division Médias, département société de l’information ; Gabriele Bertolli, Commission européenne, DG Connect ; Elda Brogi, coordinatrice scientifique, Centre pluralisme des médias de Firenze ; Roberto Fasino, Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, chef du secrétariat du Comité Culture, science, éducation et médias ; Ricardo Gutierrez, secrétaire général de la FEJ, FIJ ; Giovanni Melogli, responsable des Affaires européennes, Alliance internationale de journalistes ; Ivar Rusdal, président de l’ENPA (European Newspaper Publishers Association).
La conférence « Garantir la liberté d’informer en l’Europe » (Crédits : Obsweb)
Quelques éléments importants de la discussion :
- Le Manifeste a été envoyé aux candidats européens avant les élections afin de les sensibiliser sur le sujet. Martin Schultz fait partie des deux cents candidats à l’avoir signé. Cinquante d’entre eux ont été élu en mai dernier, ils vont donc servir de relais. L’objectif : faire en sorte que ces principes deviennent réalité. Selon Ricardo Gutierrez, secrétaire général de la FEJ : « Le journalisme est un bien public qui doit être défendu par les institutions publiques ».
- Elda Brogi est coordinatrice scientifique au Centre pour le pluralisme des médias de Florence. Elle a projeté le « Mapping Journalism« , carte recensant le statut des journalistes dans les différents pays européens. Plusieurs des points abordés dans le Manifeste se retrouvent dans cette carte améliorée.
- Le Conseil de l’Europe était représenté par deux juristes : Onur Andreotti et Roberto Fasino. « La Convention Européenne des Droits de l’Homme est au centre du système du droit à la liberté d’expression et de la protection du journaliste » souligne Onur Andreotti. L’article 10 de la Convention ne définit pas particulièrement le statut de journaliste, la liberté d’expression se rapportant à tout citoyen. D’autres articles rappelant la vie privée, le droit à un procès équitable ou la liberté font référence à la profession.
- Gabriele Bertolli représentait la Commission Européenne, qui est selon lui « engagée à supporter les médias ». Il cite l’article 11 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne sur la liberté d’expression. Toutefois, l’article 51 de la Charte souligne que la charte s’applique qu’aux États membres uniquement lorsqu’ils mettent en oeuvre le droit de l’Union. « Il y a des défis à relever en termes de liberté de la presse, mais nous ne restons pas inactifs. » a-t-il conclu.
- La recommandation concernant le droit d’auteur a fait réagir Ivar Rusdal, président de l’ENPA (European Newspaper Publisher’s Association). Il a précisé que la lutte est difficile car « le diable s’appelle Google ». Il a souligné la nécessité qu’ont journalistes et éditeurs à se fédérer autour des droits d’auteur et que le Manifeste doit être revu à ce niveau. Cependant, il appuie de tout coeur l’initiative sur la protection des journalistes.
Contribution de Elise Bouthemy (Obsweb)
Pour aller plus loin :
- « La liberté de la presse est menacée« , interview de Ricardo Gutierrez, secrétaire général de la Fédération Européenne des Journalistes, par Lhadi Messaouden (IUT Cannes)
- Sur la nécessité d’un Conseil de presse en France, interview sonore de Giovanni Melogli, responsable des Affaires Européennes pour l’AIJ, par Manon David et Lhadi Messaouden (IUT Cannes). Extrait :
Atelier professionnel – Jeudi 16 octobre, de 9h30 à 12h30 – Arsenal de Metz
En partenariat avec l’Alliance internationale de journalistes.