Atelier « Pour une veille déontologique »
Loïc Hervouet rappelle qu’après l’acte de décès acté en juin 2011 de
l’idée d’une charte déontologique commune (Frappatcode), et devant les
réticences persistantes à l’égard d’un conseil de presse, l’Association
de Préfiguration d’un Conseil de Presse (APCP) s’est saisie d’une autre
recommandation des Etats Généraux, la création d’un Observatoire, lieu
de débat sur la déontologie et les pratiques de la presse en France.
Yves Agnès, président de l’APCP, a présenté les caractéristiques d’un
tel Observatoire, outil de recension et d’analyse pour informer et faire
réfléchir : association loi de 1901, très ouverte, qui se saisira
elle-même de cas, les étudiera, et éditera des « fiches de cas » sans
s’obliger à rendre un avis tranché, et en s’interdisant de prononcer une
sanction. Un rapport annuel pourra aider à suivre les évolutions
qualitatives des enjeux déontologiques et éthiques rencontrés par la
profession.
Les réunions constitutives de l’Observatoire se tiendront en début
d’année 2012, avec invitation large, l’APCP ayant déjà obtenu les
accords de participation d’organisations diverses : FFAP, SNRL, FNPS,
SPIIL, Syndicat CFTC des journalistes, divers médiateurs de médias,
Confédération nationale des Associations Familiales Catholiques,
Information et Citoyenneté, Europe Créative, Alliance Internationale des
Journalistes, etc.
D’autres accords seront sollicités, pour associer par exemple des écoles de journalisme, des chercheurs, universitaires…
Un exemple de « répertoire déontologique » (près de 30 cas recensés) a été
présenté par Didier Epelbaum, autour de quatre thématiques principales:
– honnêteté de l’information (exactitude, plagiat, bidonnages, etc.)
– conflits d’intérêts (connivences, intérêts économiques croisés, etc.)
– équité /justice (présomption d’innocence, etc.)
– manque d’attention, de respect du public, voire arrogance.
Chaque fiche comprend la datation et la catégorisation du cas étudié ;
la description des faits incriminés ; les explications données par les
journalistes ; le mention d’éventuelles sanctions ou absence de
sanctions ; l’analyse des enjeux et des questions posées par ce cas.
Christian Gautellier, cofondateur d’Information et citoyenneté, a
souligné l’intérêt et la motivation du public pour participer à cette
réflexion.
Guy Amyot, secrétaire général du Conseil de presse du Québec, a mis en
valeur l’utilité d’une veille déontologique pour stimuler les réflexions
et faire évoluer les pratiques, dégageant les critères d’une bonne
méthodologie à ce sujet.
Si la structure générale des « fiches de cas » a été validée par la
discussion générale, en insistant sur l’analyse détaillée des processus
ayant conduit à un manquement éthique, cette discussion n’a pas permis
de trancher sur les critères de traitement « à chaud » d’affaires en
cours, entre l’impératif de prudence (prise de recul) et le souci de
traiter l’actualité.
À suivre sur http://apcp.unblog.fr