Place des femmes dans les rédactions, état du journalisme au Sénégal et au Soudan, appel des Assises à la libération des journalistes emprisonnées en Tunisie… On fait le point sur cette dernière journée.
Comment se porte le journalisme au Soudan et au Sénégal ? Nos intervenants ont tenté de répondre à cette question ce mercredi au palais du Pharo à Marseille. Le directeur de l’école de journalisme CESTI n’a pas caché le flou dans lequel les médias se trouvent, sous fond de restrictions budgétaires de l’Etat sénégalais. « On ne sait pas si l’on aura le droit aux aides à la presse cette année », a-t-il indiqué. De son côté, Bigué Bob, directrice de publication du journal l’EnQuête, a insisté sur une nécessaire féminisation des rédactions au Sénégal, mais qui, selon elle, « n’est pas accompagnée par l’accession à des postes à responsabilité ».
A propos de la place des femmes dans les rédactions, un échange s’est tenu sur le sujet dans la matinée. « En tant que rédactrice en chef, on m’a fait sentir moins importante, que j’étais faible. J’en ai souffert. Petit à petit, j’ai compris que je n’avais rien à prouver à mes collègues hommes », a témoigné Mais Katt, journaliste et fondatrice de « Women who won the war ».
Créateurs de contenus et journalistes
Qui des journalistes ou créateurs de contenus informe en Méditerranée et en Afrique ? Vaste question à laquelle a été invité à réfléchir le public de l’amphithéâtre. Refusant une opposition entre les deux professions, Amanda Abou Abdallah, cofondatrice de Khateera, a estimé que les créateurs de contenus n’ont pas abîmé la presse. Au contraire, « ce sont des natifs des réseaux sociaux qui ont peut-être plus de liberté dans la forme de leurs productions », a-t-elle considéré. « Nous essayons de nous conformer à une éthique journalistique dans la production de nos contenus », a déclaré Ramsey Tesdell pour sa part le fondateur de la plateforme SOWT.
Appel à la libération
Les Assises ont appelé solennellement en fin de journée à la libération des journalistes emprisonnés en Tunisie, sous l’impulsion du Syndicat national des journalistes tunisiens (texte à lire). Puis, après une masterclass de Son Altesse la Princesse Rym Ali, les prix EMI Rives sud ont été remis par la présidente du jury. Accompagnée d’Olivier Biscaye, directeur de la rédaction de La Provence, Son Altesse a remis la bourse Rives sud au projet MIL Ambassadors (Jordanie). Le prix a quant à lui été remis par CFI à l’association Civic Watch, avec son projet Africa Fact-checking Fellowship – #AFF (Cameroun). Ils recevront tout deux 1 500 euros.
Cette édition des Assises s’est achevée par une conversation autour du thème « Gaza, informer malgré tout » à La Friche de la Belle de Mai. « Je rentrais chez moi quand une roquette est tombée. J’ai perdu mes quatre enfants. […] C’est la facture d’être journaliste à Gaza : vous écrivez votre testament », a témoigné Islam Idhair, journaliste francophone gazaoui. Un hommage à la journaliste Marine Vlahovic a été rendu.







































































