IA, indépendance des médias, charte déontologique, exposition photo, créateurs de contenus… Le programme était chargé ce mardi pour ces Assises du journalisme de Marseille au palais du Pharo.
Elle a été officiellement signée aux Assises du journalisme : la charte de Marseille sur l’information et les migrations. Fruit de plusieurs mois de travail, cette nouvelle charte déontologique vise à guider les journalistes et les médias afin de tendre vers une couverture précise, complète et respectueuse des questions migratoires. Il est encore possible de la signer ici.
Dans la matinée, il a été question de l’usage de l’intelligence artificielle dans les rédactions.« Les systèmes d’intelligence artificielle représentent un circuit fermé, obscure, qui ne permet pas à la presse de savoir ce qui se passe », a déploré Abdellatif Haj Mohammed, journaliste indépendant d’investigation, à l’occasion d’une table ronde sur le sujet.
Comment financer des médias indépendants dans un monde brisé ? Pour tenter d’y répondre, Wael Akiki, responsable de programmes à la fondation Samir Kassir et Rana El Khoury, directrice de “Agency for Equality” en ont discuté. Selon elle, il y a pour ces médias « la possibilité de faire de la publicité et du marketing sans compromettre la liberté d’expression ».
S.O.S (Save Our Souls)
A proximité de l’hôtel de ville, l’exposition photo collective « S.O.S Save Our Souls » a été inaugurée, en partenariat avec SOS Méditerannée et la mairie de Marseille. A bord de navires de sauvetage, les œuvres des photo-reporters apportent un éclairage sur le contexte de dix années de crise humanitaire en Méditerranée. L’expo est disponible jusqu’au 22 mai sur la place Villeneuve-Bargemon de Marseille.
Ils cumulent des millions de vues : les créateurs de contenus Layla Abdo (AJ+) et Ahmed El Ghandour (ElDa7ee7) ont eu carte blanche pour présenter leur travail et réflexions éditoriales. « La presse arabe ne doit pas seulement être écrite, mais aussi audiovisuelle. Elle doit produire des documentaires », a considéré Ahmed El Ghandour devant l’amphithéâtre. « Il faut des collaborations entre journalistes et spécialistes pour produire des contenus attractifs. »
La journée s’est achevée par un débat sur la nécessité de décoloniser l’info, en compagnie de Jean Kassir, directeur général de Megaphone, Dima Khatib, directrice générale AJ+ Channel, Oussmane N’Diaye, journaliste, Nidal Rafa, productrice d’actualité et, à l’animation, Sarra Grira, rédactrice en chef d’Orient XXI. « L’information est aujourd’hui essentiellement fabriquée par les pays du nord, c’est un rapport de domination », a estimé le journaliste Oussmane N’Diaye.